Diva Futura

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L’emprisonnement de Gregor l’avait conduit à perdre la mesure du temps. Cependant, il n’avait pas perdu l’habitude de se lever chaque matin à l’heure à laquelle il pouvait aller au travail; un vice plus qu’une habitude, peut-être le seul qui lui était accordé. Sa condition de prisonnier l’avait obligé à renoncer aux velléités diaboliques, comme celle de poser des questions. Une sentence qui s’ajoutait à la condamnation innée d’être fils de son père, lequel était également lui-même fils de son père. Gregor avait été puni pour sa désobéissance: la bourgeoisie lui avait amputé les outils qui le rendaient autosuffisant, et par conséquent subversif. L’horreur que les parents éprouvaient à la vue de leur fils déformé, laissait progressivement place au soulagement résultant de la mansuétude à laquelle il était contraint. Leur répulsion se transforma en complaisance, qui devint perversion. Son obéissance était l’objet de leur désir, et sa souffrance permettait au désir de se régénérer et de s’auto-féconder, culminant dans la partenogénèse du sadomasochisme générationnel. Mais quand ils se posaient la question de laisser cette abomination, une fois appelé fils, mourir de faim et de soif, c’est l’ancien employeur de ce dernier qui les amena à la raison. Bien que l’apparence de Gregor ait changée, il restait par essence une prostituée, et devait être rémunérée en tant que telle. Ce faisant, l’employeur aurait satisfait son voyeurisme, en observant les parents qui baisaient leur progéniture. Après quelques hésitations, les deux cédèrent à l’irrésistible tentation de violer leur pudeur, et utilisèrent les amputations du fils pour la sodomie du père, en consacrant ainsi, le renversement des rôles entre parent et fils. Il ne fallut pas longtemps avant que l’employeur offrit aux autres employés la possibilité d’abuser de Gregor, pour pouvoir évacuer leurs pulsions bestiales. Les moignons hermaphrodites de ce dernier étaient vénérés comme des fétiches, et les obscénités qu’il subit le glorifiaient. Gregor ne profitait cependant pas de sa déification, si ce n’est par le salaire indispensable pour le maintenir en vie, et par l’amour auquel il s’élevait, alors qu’il était violé. Gregor gémissait, en suppliant de le caresser jusqu’à ce qu’il saigne, et son geôlier répondit: « Ma créature, les hommes qui te violent sont la partie la plus sincère de toi, comme tu es la leur. On est ce qu’on baise. Posséder n’édifie pas autant qu’être possédé. Ne rien posséder signifie n’appartenir à rien. Je t’ai connu avant que tes parents t’aient conçu: tu es couché en moi, et je suis couché en toi. Et à partir de maintenant tu cesseras de te référer à moi comme ton maître, et m’appelleras: mon amour. »